lundi 18 octobre 2010

Pensées Nocturnes

Article dédicacé à Vincent A. car je sais que ça lui fait tellement plaisir...

Ca fait presque un mois que j'ai pas écrit, je sentais que j'avais pas forcément grand chose à dire. Non pas qu'il ne se passe pas pleins de choses. C'est juste que j'ai pas envie de vous raconter mes soirées car ça n'a aucun intérêt, et ma vie de tous les jours est quand même pas non plus passionnante, ou du moins je ne vais pas la balancer comme ça. Il me fallait donc un sujet. J'en ai pas, mais juste plusieurs choses à dire.

La première concerne les norvégiens, je commence à un peu mieux les connaitre et je dois avouer qu'ils ont une espèce de dualité assez particulière. Je m'explique: il y a une certaine vulgarité chez eux. Les mecs, et surtout les femmes d'ailleurs, te bousculent, sont relativement désagréables et ont l'air tout sauf fin, notamment les jours de beuverie comme j'ai pu le décrire précédemment. Ils ont un côté assez bizarre, et je crois que pas mal d'Erasmus ont du mal à les appréhender. Ils ont parfois l'air dans leur monde et sont un peu agressif. Sinon, Léa qui est en Lettonie décrit les meufs comme: "des putes", bah on n'est pas loin de la même chose ici, pour une partie d'entre elles du moins. Ca met de la jupe ras-la-chatte et 50 000 tonnes de maquillages et franchement la sophistication scandinave je la cherche encore. Le pire c'est que la plupart sont très jolies si tu les croises dans la rue un jour normal, mais là tu as plutôt envie de ne pas rester dans leur compagnie. Je généralise et bien sûr qu'il y en a qui savent être discrète, tout ce que tu veux et tu veux les épouser (j'ai rencontré au moins 34 fois la femme de ma vie ici), mais t'as aussi la fête de la charcuterie et tout son étalage de viande juste à côté.
Je parlais de dualité, parce que finalement, il y en a certains, voire même un grand nombre qui sont très sympa. Ils ont un certain sens du service, et vont toujours te parler anglais parfaitement, et ils sont cordiaux quand tu commencent à les connaitre. Les mecs de mon équipe de rugby par exemple sont très sympa avec moi (ça change!), mais ils admettent souvent que leurs compatriotes peuvent être froids. Ils sont doubles, comme tout peuple, mais disons que le contraste est frappant, tu peux passer de Dr Jekyll à Mr Hyde (qu'ils soient une personne ou deux d'ailleurs) en deux secondes. J'ai fait des rencontres assez intéressantes ici, j'en parlerais une autre fois je pense.

Enfin bref, j'ai l'impression de pas mal gueuler contre eux, mais ils ont leurs qualités et leurs défauts, comme tout le monde, c'est juste que je n'aime pas l'idée du "paradis" qu'on se fait en France, et qui est à nuancer très franchement.

J'ai aussi l'impression de me plaindre pas mal dans ce blog, mais en fait, je me plais vraiment ici. Je dois cependant avouer que jusqu'à récemment j'avais toujours eu quelques doutes, des questionnements, parce que je suis comme ça. Mais maintenant, et je ne me l'explique pas vraiment, je suis vraiment content, et je profite de plus en plus de ce pays. Parce qu'il a milles qualités, et que foncièrement je m'y plais. C'est vraiment un changement important pour moi et c'est à mon avis le tournant de mon Erasmus. Il m'aura fallu deux mois pour profiter un maximum. J'ai beaucoup aimé ces deux mois, mais tout n'était pas parfait. Maintenant ça va l'être. 

Je voulais aborder un peu la question des voyages. En Norvège, je suis allé à Hardanger où j'ai vu des paysages sublimes. J'ai passé un super week end à voir des fjords, des cascades, un plateau à 1200m de couleur brun/rouge qui contrastait complétement avec les forêts qui étaient au bord de la mer. Je me suis rendu compte que ce pays était plus riche que je le pensais au niveau des paysages. Je me demandais si voir des fjords au bout d'un moment c'était pas chiant. Bah ça ne l'est pas! Parce que ce ne sont jamais les mêmes. Il y en a un par exemple, j'étais convaincu d'être en face d'une peinture, ça paraissait irréel, l'autre était hyper imposant, écrasant. Bref, les variations sont importantes, mais même en dehors de ça il y a des choses vraiment différentes. Comme ce fameux plateau ou il a commencé à neigé. Le rouge est devenu gris et je me suis dit: "putain, c'est beau". Je retournerais à Hardanger, en mai car les cascades (une tous les 3 mètres) seront plus abondantes, ça sera encore plus beau.
Je n'ai pas encore fait d'autres voyages, j'ai essayé de me débrouiller, mais à chaque fois ça n'arrangeait personne de partir, donc je remet ça au week end prochain, au pire je partirais seul. Je partirais bientôt à Copenhague normalement aussi. Le 4 novembre je serais à Trondheim. Et en janvier ou février j'irais à Tromsø, pour voir des aurores boréales. D'ailleurs, il y en a eu une à Bergen, à 4 heures du matin il y a 10 jours, personne ne l'a vue...

Et entre novembre et janvier? Que faire? Et bien plein de choses, un détour par le Kent, pour voir les FIFB et voir comment c'est chez eux, puis ensuite des examens et finalement un gros voyage. Montréal pendant 10 jours, retour en France pour une nuit et je repars ensuite à Buenos Aires, voir ma famille pendant 3 semaines. La dernière semaine, je serais seul, et j'irais visiter un pays, je ne sais pas encore si ça sera la Chili ou le Brésil, on verra. Je sais que certains se demandent comment je fais pour financer ça, disons que pour ce qui est des voyages je ne veux pas m'interdire de partir quelque part. Et puis il y a toujours moyen de trouver des trucs pas trop trop chers. Autant la bouffe, le logement, tout ce qu'on veut je peux faire le rapiat, mais si j'ai envie de partir, je prend sur mes économies, ou je demande à mes parents qui ont la gentillesse de me soutenir et je pars. Et puis au Canada et en Argentine je ne payerais pas le logement, ça aide quand même pas mal. La 3A je la vois comme l'opportunité des voyages, et je ne veux pas en rater un. Après je ne sais pas si j'aurais le temps.

C'est aussi le temps de l'interrogation la 3A: je fais quoi ensuite? Je ne parle pas de la question des masters dont je n'ai aucune idée et sur lesquelles je n'ai aucune information, mais juste: je suis qui? Je fais quoi? T'as tellement de temps pour y penser, surtout quand tu es entourés de 1300 étudiants qui sont tous dans la même position que toi, qui ne savent pas, ou alors savent mais ne le disent pas. Certains hésitent à rester 6 mois de plus, à bosser, à finir leurs études, à tout larguer. Perso, je ne sais pas. Juste finir l'année, si possible faire mon stage à New York, rentrer à Lille, profiter des deux dernières années et après... Après je ne sais pas, je ne veux pas savoir. C'est angoissant mais au moins j'ai une infinité de possibilités, ou du moins j'en ai l'impression, et ça me suffit, pour le moment...


D'ailleurs, cette fameuse 3A c'est assez étrange. On s'habitue vite à un pays, on en oublie la France, et en même temps on oublie qu'on n'est pas en France. Toute l'agitation actuelle en France je la suis d'assez loin, et j'ai l'impression (à tort) que ça ne me concerne plus. Mais ici, à Bergen, j'en oublie que je suis à 3000 km de chez moi. Parce qu'ici c'est chez moi maintenant, avec ma vie norvégienne, mes habitudes et forcément je ne fais plus la différence. Les gens dans la rue sont différents, la ville est différente, mais dans un sens je pourrais être en France, sans avoir l'impression d'y être. Bon ça devient un peu n'importe quoi là, il est 06h37 et comme dit mon père dans ses mails: "vu l'heure je ne sais pas si je dois te dire bonne nuit ou bonjour"


PS:

Je voulais vous conseiller la lecture du blog de Lucas et de Laurent qui sont au à Rio de Janeiro, au Brésil, et qui ont l'air de bien kiffer leur 3A. En plus ils écrivent super bien!

http://arrozfeijaofarofa.blogspot.com/

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