samedi 13 novembre 2010

Me want Snus-Snus

Ca fait un moment, mais plein de choses se sont passées depuis, et j'avais un peu la flemme d'écrire un nouvel article. Le voici cependant, vu que je ne serais pas disponible dans les semaines suivantes.

Depuis la première neige du 20 octobre il a reneigé une fois, c'était très cool sauf que j'ai perdu mon Ipod quelque part dans la neige et qu'il est introuvable depuis, donc ça fait un peu chier. A part ça je suis allé à Trondheim, voir l'Atletico Madrid (mon équipe de foot espagnole préférée) jouer en Europa League contre Rosenborg. Pour y aller on a fait 30 heures de train (aller-retour), sur les 48h du voyage. Parce que même si Trondheim n'est pas hyper loin à vol d'oiseau, il faut passer par Oslo pour y aller. Trondheim est juste au dessus de Bergen, donc sur la côté Ouest. Oslo est à l'Est. Et comme le train est supra lent ça donne 15h de train pour y aller. Après ça a pas été trop chiant, on a joué aux cartes et on a discuté et dormi. Enfin, un ersatz de sommeil. On arrive à 07h à Trondheim, et à 10h on a déjà visité tout ce qu'il y avait à voir. La ville est sympa mais assez petite et pas folle, même si apparemment les alentours sont très jolis à voir, on n'avait pas vraiment le temps de le faire, et en Novembre ces activités ne sont pas disponibles. En effet, souvent en Norvège les activités de loisir/touristiques sont fermés entre Octobre et Mai... Entretemps on a rencontré la télé espagnole qui nous a filmé, rencontré furtivement les joueurs de l'Atletico, cherché des remparts de la ville qui n'étaient qu'un petit muret, mangé un nombre impressionnant de cheeseburgers, dormi dans le macdo avant de finalement aller voir le match. L'Atletico a gagné mais ne méritait carrément pas, après il y a eu un joli but à la fin (1-2 pour l'Atleti) et j'aurais au moins vu un match ici. L'ambiance ne cassait pas des briques et on a eu un peu froid, mais ça reste un bon souvenir tout de même. Dans le train de retour, on est passé par des paysages superbes entre Oslo et Bergen. On m'avait prévenu que le voyage était vraiment beau à voir, et on en a bien profité. On passe par des paysages de montagne complétement enneigées, par la station de train la plus haute de Norvège (1222 mètres), des fjords, des lacs gelés, des forêts etc. La lenteur du train devient finalement atout puisqu'on a le temps de tout voir. Vraiment le voyage valait le coup. Et puis on a rencontré Brad. Brad c'est un anglais de Liverpool de 35 ans qui vit en Espagne en tant que chanteur dans un groupe de "hip-hop, reggae, jazz, rock" et en vendant des tickets pour faire la tournée des bars à Barcelone. Mais le plus incroyable avec Brad c'est qu'il nous a passé gratuitement plus de la moitié de sa bouteille de Jack Daniels édition spéciale (50%), à condition qu'on la boive avec lui avant d'arriver en gare. Il était 13h. Le mec était sensé voir un pote dans notre résidence universitaire, mais il s'est endormi dans le train et a été impossible à réveiller, jusqu'à ce qu'un flic arrive. Là il se réveille, nous dit que son pote vient le chercher à la gare. On attend avec lui et finalement il change de version et nous dit qu'en fait c'est à l'aéroport. On sent l'arnaque et donc on lui indique l'arrêt de bus pour y aller avant de partir. J'ai appris par d'autres gens qu'il avait rencontré dans le train, que la veille il avait fait la fête à Oslo avec des SDF et qu'il s'était réveillé avec toutes ses affaires disparues. Brad est un personnage dont je me souviendrai un bon moment.

A part ça tout va très très bien en Norvège, et le pays me plait de plus en plus. Je m'y sens à l'aise et j'ai hâte que le second semestre commence pour que je puisse mieux le connaitre en voyageant. Les prochaines semaines vont pas forcément être simples, déjà parce que ceux qui sont là pour 6 mois seulement vont s'en aller bientôt et puis parce que les examens arrivent et j'ai pas foutu grand chose pour le moment, surtout que je serais en Angleterre (au Kent et à Londres) pendant la semaine où je suis sensé rendre mes home essays. Mais ça devrait le faire (on espère).

Sinon, j'ai l'impression que les Norvégiens commencent à se méfier des Erasmus dans les boites vu que dernièrement je suis tombé sur des verres d'eau laissés à la portée du premier venu, et surtout un liquide qui avait la couleur de la bière, mais qui en fait était de l'eau avec du snus dedans. En fait cette anecdote est là pour pouvoir vous expliquer ce qu'est le snus (ça se prononce snousse). Comme le dit la page wikipedia (et hop, voila le lien), c'est de la poudre de tabac. En effet, ici les gens fument assez peu de cigarettes et préfèrent utiliser ce truc. Ca se présente sous la forme de petits sachets percés de petit trous, un peu comme le thé, remplis de tabac qu'on doit mettre sous la lèvre supérieure pour que ça fonctionne. Il y en a à tous les goûts possibles et imaginables (menthe, fraise, cerise, nature...) et c'est très très populaire ici en Norvège. J'ai testé ça une fois pendant une soirée, et je dois avouer que c'est assez puissant. On a l'impression d'avoir un truc mentholé assez fort mais avec en plus un contact direct avec la nicotine, c'est vraiment particulier. Je ne fume pas, donc je ne peux pas savoir ce que fait normalement une cigarette, mais le snus me parait carrément plus puissant. Les gens ont l'air très cons avec leur lèvre relevée mais ça leur permet de prendre du tabac en intérieur au lieu de se les geler à l'extérieur. C'est vraiment un trait culturel assez étonnant, et même déroutant quand on ne sait pas ce que c'est, car les petits sachets trainent partout dans la rue, à la place des mégots. Niveau dégât sur la santé, tout ce qui est goudron etc. est absent et les poumons ne sont pas touchés. Mais la bouche et le pancréas en prennent pour leur grade. Cependant aucun tabagisme passif et aucune  nuisance de fumée n'est à déplorer, ce qui est un plus certain. Après, la "pause clope" n'existe plus, ce qui contribue peut être à la froideur des norvégiens, qui sait... Niveau prix ça dépend de la marque mais je crois que c'est moins cher qu'un paquet de tabac classique (qui tape dans les 10-12€ quand même). Bref, c'est un produit exclusivement scandinave et c'est l'une des petites choses qui nous fait comprendre qu'on est vraiment dans un autre pays.

PS: celui qui comprendra la référence du titre de l'article aura ma reconnaissance éternelle.

lundi 25 octobre 2010

Poudre blanche

Un post plutôt court pour parler du fait qu'il neige déjà ici, 37 ans que ce n'était pas arrivé aussi tôt à Bergen. Surtout qu'à Bergen en général il neige très peu. Tous les norvégiens essayent de nous dire: "nan mais c'est pas comme ça d'habitude", comme s'ils avaient peur qu'on tombe dans le cliché du pays scandinave où il fait froid et que ça ne nous plairait pas. Ils sont tous très surpris et essayent de nous convaincre que la Norvège c'est super et tout. Je pense que les Erasmus s'en étaient déjà rendus compte, mais c'est marrant de voir comment une population se défend un peu.

D'ailleurs, tous les Erasmus sont ravis qu'il neige. Comme l'année dernière en France où il avait beaucoup neigé, on retombe en enfance et on fait les cons. Bataille de boules de neiges etc. J'ai même fait mon premier bonhomme de neige, enfin gnome de neige vu qu'il était tout petit parce que ça nous faisait chier de continuer. De même sur les quelques pentes autour de la résidence on prend des sacs Ikea pour faire de la luge. Bref, des trucs cons mais ça fait plaisir. On est aussi un peu venu pour ça, pour la neige, parce qu'on s'imaginait la Norvège sous le froid et que sans ça on serait un peu déçu. Comme quoi on recherche un peu le cliché quand même.

La ville sous la neige est superbe, les montagnes autour (600m je le rappelle) enneigées et parsemées de blanc et de vert c'est vraiment très beau, sans oublier la nuit quand tout s'illumine, ou quand la lune surgit juste au dessus. Bref, rien que pour ça j'ai décidé d'aller à tous les endroits que j'avais visité en arrivant, voir ce que la neige changeait. Une vraie bonne balade. J'ai pris pas mal de photos et je regrette d'avoir pris peu de photo en automne, parce que les couleurs rouges c'était aussi vraiment bien.


Mais la neige a aussi des inconvénients, ça paralyse un peu le pays, parce que c'est très inattendu, donc à Stavanger (plus au Sud que Bergen), il y avait pas mal de routes bloquées à ce que j'ai compris. La ville de Bergen est une ville en pente, donc avec le verglas et compagnie ça devient vraiment dangereux. Ca empêche aussi les matchs de rugby de se dérouler. La finale du championnat de Norvège que mon club jouait a du être annulé car le terrain était enneigé, ou plutôt englacé, et que ça menaçait l'intégrité physique des joueurs (d'après l'arbitre). Les joueurs de Bergen voulaient jouer, mais les mecs d'Oslo ont refusé, résultat on se les est gelé pour rien, mais le barbecue post-non match valait quand même le coup.

Bref, ici il neige déjà, et apparemment c'est le cas un peu partout en Scandinavie si j'ai bien compris. Ca promet un hiver rude, les espagnols vont sûrement pas tous tenir.

lundi 18 octobre 2010

Pensées Nocturnes

Article dédicacé à Vincent A. car je sais que ça lui fait tellement plaisir...

Ca fait presque un mois que j'ai pas écrit, je sentais que j'avais pas forcément grand chose à dire. Non pas qu'il ne se passe pas pleins de choses. C'est juste que j'ai pas envie de vous raconter mes soirées car ça n'a aucun intérêt, et ma vie de tous les jours est quand même pas non plus passionnante, ou du moins je ne vais pas la balancer comme ça. Il me fallait donc un sujet. J'en ai pas, mais juste plusieurs choses à dire.

La première concerne les norvégiens, je commence à un peu mieux les connaitre et je dois avouer qu'ils ont une espèce de dualité assez particulière. Je m'explique: il y a une certaine vulgarité chez eux. Les mecs, et surtout les femmes d'ailleurs, te bousculent, sont relativement désagréables et ont l'air tout sauf fin, notamment les jours de beuverie comme j'ai pu le décrire précédemment. Ils ont un côté assez bizarre, et je crois que pas mal d'Erasmus ont du mal à les appréhender. Ils ont parfois l'air dans leur monde et sont un peu agressif. Sinon, Léa qui est en Lettonie décrit les meufs comme: "des putes", bah on n'est pas loin de la même chose ici, pour une partie d'entre elles du moins. Ca met de la jupe ras-la-chatte et 50 000 tonnes de maquillages et franchement la sophistication scandinave je la cherche encore. Le pire c'est que la plupart sont très jolies si tu les croises dans la rue un jour normal, mais là tu as plutôt envie de ne pas rester dans leur compagnie. Je généralise et bien sûr qu'il y en a qui savent être discrète, tout ce que tu veux et tu veux les épouser (j'ai rencontré au moins 34 fois la femme de ma vie ici), mais t'as aussi la fête de la charcuterie et tout son étalage de viande juste à côté.
Je parlais de dualité, parce que finalement, il y en a certains, voire même un grand nombre qui sont très sympa. Ils ont un certain sens du service, et vont toujours te parler anglais parfaitement, et ils sont cordiaux quand tu commencent à les connaitre. Les mecs de mon équipe de rugby par exemple sont très sympa avec moi (ça change!), mais ils admettent souvent que leurs compatriotes peuvent être froids. Ils sont doubles, comme tout peuple, mais disons que le contraste est frappant, tu peux passer de Dr Jekyll à Mr Hyde (qu'ils soient une personne ou deux d'ailleurs) en deux secondes. J'ai fait des rencontres assez intéressantes ici, j'en parlerais une autre fois je pense.

Enfin bref, j'ai l'impression de pas mal gueuler contre eux, mais ils ont leurs qualités et leurs défauts, comme tout le monde, c'est juste que je n'aime pas l'idée du "paradis" qu'on se fait en France, et qui est à nuancer très franchement.

J'ai aussi l'impression de me plaindre pas mal dans ce blog, mais en fait, je me plais vraiment ici. Je dois cependant avouer que jusqu'à récemment j'avais toujours eu quelques doutes, des questionnements, parce que je suis comme ça. Mais maintenant, et je ne me l'explique pas vraiment, je suis vraiment content, et je profite de plus en plus de ce pays. Parce qu'il a milles qualités, et que foncièrement je m'y plais. C'est vraiment un changement important pour moi et c'est à mon avis le tournant de mon Erasmus. Il m'aura fallu deux mois pour profiter un maximum. J'ai beaucoup aimé ces deux mois, mais tout n'était pas parfait. Maintenant ça va l'être. 

Je voulais aborder un peu la question des voyages. En Norvège, je suis allé à Hardanger où j'ai vu des paysages sublimes. J'ai passé un super week end à voir des fjords, des cascades, un plateau à 1200m de couleur brun/rouge qui contrastait complétement avec les forêts qui étaient au bord de la mer. Je me suis rendu compte que ce pays était plus riche que je le pensais au niveau des paysages. Je me demandais si voir des fjords au bout d'un moment c'était pas chiant. Bah ça ne l'est pas! Parce que ce ne sont jamais les mêmes. Il y en a un par exemple, j'étais convaincu d'être en face d'une peinture, ça paraissait irréel, l'autre était hyper imposant, écrasant. Bref, les variations sont importantes, mais même en dehors de ça il y a des choses vraiment différentes. Comme ce fameux plateau ou il a commencé à neigé. Le rouge est devenu gris et je me suis dit: "putain, c'est beau". Je retournerais à Hardanger, en mai car les cascades (une tous les 3 mètres) seront plus abondantes, ça sera encore plus beau.
Je n'ai pas encore fait d'autres voyages, j'ai essayé de me débrouiller, mais à chaque fois ça n'arrangeait personne de partir, donc je remet ça au week end prochain, au pire je partirais seul. Je partirais bientôt à Copenhague normalement aussi. Le 4 novembre je serais à Trondheim. Et en janvier ou février j'irais à Tromsø, pour voir des aurores boréales. D'ailleurs, il y en a eu une à Bergen, à 4 heures du matin il y a 10 jours, personne ne l'a vue...

Et entre novembre et janvier? Que faire? Et bien plein de choses, un détour par le Kent, pour voir les FIFB et voir comment c'est chez eux, puis ensuite des examens et finalement un gros voyage. Montréal pendant 10 jours, retour en France pour une nuit et je repars ensuite à Buenos Aires, voir ma famille pendant 3 semaines. La dernière semaine, je serais seul, et j'irais visiter un pays, je ne sais pas encore si ça sera la Chili ou le Brésil, on verra. Je sais que certains se demandent comment je fais pour financer ça, disons que pour ce qui est des voyages je ne veux pas m'interdire de partir quelque part. Et puis il y a toujours moyen de trouver des trucs pas trop trop chers. Autant la bouffe, le logement, tout ce qu'on veut je peux faire le rapiat, mais si j'ai envie de partir, je prend sur mes économies, ou je demande à mes parents qui ont la gentillesse de me soutenir et je pars. Et puis au Canada et en Argentine je ne payerais pas le logement, ça aide quand même pas mal. La 3A je la vois comme l'opportunité des voyages, et je ne veux pas en rater un. Après je ne sais pas si j'aurais le temps.

C'est aussi le temps de l'interrogation la 3A: je fais quoi ensuite? Je ne parle pas de la question des masters dont je n'ai aucune idée et sur lesquelles je n'ai aucune information, mais juste: je suis qui? Je fais quoi? T'as tellement de temps pour y penser, surtout quand tu es entourés de 1300 étudiants qui sont tous dans la même position que toi, qui ne savent pas, ou alors savent mais ne le disent pas. Certains hésitent à rester 6 mois de plus, à bosser, à finir leurs études, à tout larguer. Perso, je ne sais pas. Juste finir l'année, si possible faire mon stage à New York, rentrer à Lille, profiter des deux dernières années et après... Après je ne sais pas, je ne veux pas savoir. C'est angoissant mais au moins j'ai une infinité de possibilités, ou du moins j'en ai l'impression, et ça me suffit, pour le moment...


D'ailleurs, cette fameuse 3A c'est assez étrange. On s'habitue vite à un pays, on en oublie la France, et en même temps on oublie qu'on n'est pas en France. Toute l'agitation actuelle en France je la suis d'assez loin, et j'ai l'impression (à tort) que ça ne me concerne plus. Mais ici, à Bergen, j'en oublie que je suis à 3000 km de chez moi. Parce qu'ici c'est chez moi maintenant, avec ma vie norvégienne, mes habitudes et forcément je ne fais plus la différence. Les gens dans la rue sont différents, la ville est différente, mais dans un sens je pourrais être en France, sans avoir l'impression d'y être. Bon ça devient un peu n'importe quoi là, il est 06h37 et comme dit mon père dans ses mails: "vu l'heure je ne sais pas si je dois te dire bonne nuit ou bonjour"


PS:

Je voulais vous conseiller la lecture du blog de Lucas et de Laurent qui sont au à Rio de Janeiro, au Brésil, et qui ont l'air de bien kiffer leur 3A. En plus ils écrivent super bien!

http://arrozfeijaofarofa.blogspot.com/

mercredi 22 septembre 2010

En toge dans le froid, on tombe malade

Un petit update me semblait nécessaire après 10 jours d'absence. Je me doute que les foules en délires que vous êtes n'attendent que ça.

Avant tout je ne puis qu'être très content vu que le "manque de folie" que j'invoquais avant semble n'être plus qu'un mauvais souvenir, mes camarades fantoftiens ont l'air d'avoir lâché les chevaux, et de se laisser enfin aller. La nudité reste encore un obstacle, mais je ne désespère pas, et puis au pire je m'en fous. Les soirées s'enchaînent et on a fait vendredi dernier une "toga party" où une bonne moitié des gens au " Klubb Fantoft" ont joué le jeu, se retrouvant à danser comme des cons en toge. Le chaud-froid m'a filé la crève, mais je ne regrette absolument pas. Mon regret de ne pas partir loin s'en va lui aussi, parce que j'ai le temps pour le faire, et qu'ici, si on se donne la peine, ça vaut vraiment le coup!

Demain je vais ENFIN faire mon premier voyage. Expédition de deux jours avec un cours, je ne sais pas très bien (Hardanger est le nom barbare de l'endroit) où on va, mais je crois que c'est beau. Enfin bref, je bouge enfin, et je dois avouer que ça me fait du bien. Je suis là pour découvrir un pays, pas rester dans ma chambre ou rester coincé dans une résidence universitaire. La ville je commence à bien la connaitre, mais découvrir autre chose est toujours très excitant.

Parlons un peu des cours et aussi de la vision des études pour les norvégiens. En ce qui me concerne j'ai 3 cours et entre 10h et 14h de cours dont 12 optionnelles...

On commence avec le top du top:

-Scandinavian Politics, cours à la base fait pour les Erasmus, qui pourrait être passionnant pour s'initier à la politique de ces pays qu'on encense tellement de ce côté là. Bah c'est raté. La prof ressemble à une junkie en manque d'un fix d'héroïne, ou à une vieille pute délavée (au choix, selon les impressions de chacun). Le pire étant qu'elle parle anglais avec beaucoup de difficultés, pratiques pour  un cours spécial Erasmus. En plus d'être une feignasse absolue qui limite ses cours un maximum elle ne dit rien d'intéressant, mais vraiment rien. Je veux bien avoir manqué quelques cours, personne ne m'a dit que j'avais raté une grande performance, et apparemment tout le monde va sécher à l'avenir...

Puis on a:

-Scandinavian Areas Studies. Autre cours pour découvrir la Scandinavie, du côté géographique cette fois-ci. C'est pas mal du tout, surtout que je me destinais à être géographe il y a de ça seulement un an et demi. C'est assez basique, mais le côté fun est qu'on a des excursions et que l'évaluation est une grosse blague. La prof a le charisme d'une tong en solde, mais bon, c'est pas non plus désagréable.

Finalement:

-Democracy and Democratization: j'ai pris ce cours sans en avoir besoin, alors que le sujet me gonfle, mais le prof, malgré des yeux hyper chelous, est charismatique et rend bien vivant le sujet. Après, le niveau n'est pas fou, et on n'est pas vraiment largué. Le souci est que le prof sous-note tout le monde et que la moitié des étudiants (dont des norvégiens), ne réussissent pas l'exam...

Je suis pas en Erasmus pour les cours, je manque les 3/4 mais ça reste quand même un truc "important". Ce qui est intéressant c'est surtout la manière dont les norvégiens voient les études.

Le système est tel qu'on a des "lectures" (amphi) et des "séminars" (TD/Conférences de méthodes), donc rien d'étonnant, mais le seminars c'est un peu différent de ce qu'on trouve à Sciences Po. Le prof ne dit rien du tout, et refuse presque de parler et veux que ce soit nous qui discutions des lectures (que les 3/4 du temps personne n'a lu). Le prof (un étudiant en général), n'est là que pour guider, donner des précisions etc. On encourage donc la participation, la discussion etc. En revanche quand ils commencent à poser des questions pour des minis exposés, on ne comprend plus rien. La manière dont la question est posée est complétement tordue et difficile à comprendre, quand la question en soi n'est pas si dure. Un exemple:

"In what manner can one interpret Dahl’s Polyarchy as moving beyond a narrow, procedural conception of democracy and towards a more substantive conception of democracy?"

Enfin bref en gros, c'est le développement personnel qui importe. Tout au long de leurs études on encourage les norvégiens à prendre des activités extra-scolaires, à arranger leurs cours un peu comme ils veulent... Être étudiant ne veut pas dire: tu dois m'écouter et ton avis ne compte pas, prend ça Villalba.

Une méthode qui serait donc plutôt bien si elle était exportée, mais je dois avouer que le côté "le monde il est beau, il est gentil, l'être humain c'est génial" a des côtés assez énervants. Je suis sûrement trop cynique, mais il y a un côté un peu emmerdant dans tout ça, un côté un peu trop lisse. Je parles plutôt de la société en générale que des cours en eux même. Surtout que finalement, ils ont les mêmes débats que nous, et les fermiers/pêcheurs des îles votent à droite, sont racistes et n'aiment pas les gens du continent qui sont des hippies pour eux. Bref, un pays normal somme toute. J'exagère bien sûr, mais le portrait superbe qu'on nous fait en France, mérite d'être recadré, et de voir qu'à l'échelle locale, il y a des failles dans le système.

Pour résumer, tout va bien dans le meilleur des mondes au pays du saumon, et ça ne va que s'améliorer.

dimanche 12 septembre 2010

Waka Waka=Caca

Désolé pour la facilité du titre de l'article...

Comme promis, un petit topo sur la nuit bergenoise. Autant d'un point de vue personnel que des habitudes des norvégiennes.

On commence avec les norvégiens, et on va dire que ça diffère pas mal de nos habitudes en France. Déjà la notion d'alcool social n'existe pas. Ici chacun apporte sa bouteille, et la garde toute la soirée. Chacun reste dans son coin, tise, se met grave cher et ensuite, bah il n'y a pas forcément de ensuite. C'est l'espèce de double visage de cette société. Les norvégiens ont l'air très propres sur soi, mais le vendredi et le samedi ils se mettent cher. Vraiment cher. Le seul souci c'est que c'est pas aussi festif que nos soirées. Déjà parce que le partage y est exclu, et qu'en plus le but est juste de s'abrutir. Ils vont finir par terre, mais il n'y aura pas forcément le côté sympa et convivial que l'on recherche. Les gens font ce qu'ils veulent, je vais pas juger la manière dont les gens boivent, mais on a vraiment l'impression que c'est une sorte de contrainte sociale là encore, qu'il faut se mettre cher, qu'il faut finir comme ça, parce que c'est comme ça. Tu ne bois pas pour te marrer mais pour boire. Je suis pas allé à des soirées spécialement norvégiennes, mais ça a pas l'air forcément super fun, du point de vue français du moins, surtout d'après ce que des norvégiens m'ont raconté. Je vais pas faire d'analyse à deux balles, mais c'est un peu le côté: on sort de notre société soit disant parfaite par ce motif. D'ailleurs, comme je l'ai dit précédemment, un verre à la main on peut dire des choses qu'on ne peut pas dire autrement, l'alcool est vu comme une manière de contourner l'interdit, et non pas comme un moyen de faire la fête, enfin au sens latin on va dire.  Ca rend leur manière de boire un peu triste, mais bon après tout chacun fait ce qu'il veut. Il ne faut pas forcément généraliser non plus, et certains ont l'air quand même plus fun que d'autres, et j'espère bien aussi en rencontrer plus.

Ce qui devient plus embêtant c'est que les norvégiens ne connaissent que 4 chansons. En boîte il n'y a que 4 putains de chansons (enfin, on se comprend). Et si les premières fois elles sont sympa, ça devient très très vite chiant. Ces 4 titres sont: Waka Waka (la chanson la plus populaire de Norvège, 4-5 fois par soir minimum), L'americano (une espèce de remix techno d'une chanson qui se veut chantée avec un accent italien à la con), et quelques autres titres dont je ne connais pas le nom. Le pire c'est que les norvégiens en redemandent. Enfin bon, je vais pas faire mon aigri ou mon ayatollah de la musique, quand tu veux danser tu te poses pas tant de questions que ça. Et puis on peut trouver quelques bars sympa qui décident de passer autre chose si on cherche bien.

Je ne vais pas vous raconter mes soirées en détail, car ça n'a aucun intérêt, mais disons que certaines habitudes sont déjà prises. Mais avant ça il faut faire un petit topo sur Fantoft. Fantoft c'est la résidence étudiante de Bergen. Il y en a bien d'autres, mais à Fantoft on est 1300 dont au moins 1000 étudiants d'un peu partout. Deux bâtiments sont les plus festifs: le C et le D (je suis dans le D), parce que le système y est ainsi: chaque étage est composé d'une cuisine partagée par 8 personnes. Donc on vit tous très près, et les fêtes dans les cuisines sont nombreuses, avec une ambiance toujours sympa. Ensuite on va au centre de la ville (à 20 minutes en tram de Fantoft). Là plusieurs boîtes/bars sont possibles, en fonction de ce qu'on recherche, un peu comme dans chaque ville du monde quoi, donc pas besoin de détailler plus que ça je pense. Il faut repérer les bons plans en sachant que certains soirs c'est moins cher dans un bar, ou que si tu ramènes un citron le mojito est moitié prix (sachant que l'on trouve des citrons disposés partout dans le bar en question, je vous laisse deviner d'où viennent ceux que l'on apporte...) etc. En revanche le plan: 17€ ta bouteille de vin dégueulasse le mardi que tout le monde au début trouvait génial, m'a vite paru être une arnaque, même pour ici, et on l'a vite abandonné. En général le vendredi on reste au "Klubb Fantoft", la boite de la nuit de la résidence qui pratique des prix corrects et qui de toute façon passe la même musique que partout ailleurs.

C'est assez étrange de voir que l'on a déjà des habitudes, après seulement un mois et quelques de vie dans un nouveau pays. J'ai l'impression d'avoir vécu bien plus, et que l'adaptation a été très rapide. Et c'est un peu ce que disait un de mes camarades, Vadim à propos de Montréal: "sans déconner, j'ai fait 5000 bornes pour ça?" (3000 dans mon cas). L'inquiétude que j'avais au début s'est dissipée, et je suis convaincu que tout va bien se passer, que je peux passer l'année dont j'ai envie, mais ça n'est pas le changement si absolu que j'espérais. Peut être que justement c'est un avantage.

La folie et l'ambiance que je recherchais manquent encore un peu, mais ça se passe quand même très bien au fur et à mesure qu'on se connait et ça peut vite partir en n'importe quoi souvent. Le danger est de rester pépère dans sa chambre, et je pense que ça nous arrive un peu trop. D'après les discussions que j'ai pu avoir, tout le monde voudrait faire plus, mais chacun hésite encore un peu.

Bref, je ne vais apprendre à personne comment c'est l'Erasmus, vous n'avez pas besoin de moi pour ça, mais disons que Bergen sait être une ville fun, qu'on peut vraiment s'y éclater si on le veut et que la 3A est vraiment un truc génial (fallait bien trouver une conclusion...)

dimanche 5 septembre 2010

Mais au fait, la Norvège, c'est comment?

Je répare ici un oubli avant tout:

Voila le blog de plusieurs de mes camarades de Sciences-Po très vexés que je n'ai pas mis le lien dans mon article précédent (vous trouverez Elsa, Ibtissame, Léa, David, Adélaïde, Louise et d'autres qui sont un peu partout):

http://murf-overseas.blogspot.com/

Erreur réparée.


Bon, dans mon post précédent je vous ai parlé de mes états d'âme et je me doute que c'est pas hyper passionnant, donc ici on va parler de ce que c'est que la Norvège. Je vais vous épargner les données de base, il y a la page wikipedia pour ça (ici, et je suis super sympa je vous file l'adresse)
Retenons tout de même une info importante: 4,8 millions d'habitant, ce qui fait de Bergen avec ses 253 000 habitants la deuxième ville du pays. Ca permet aussi de relativiser la social-démocratie, parce qu'avec aussi peu de monde, c'est tout de suite plus facile, mais on y reviendra.

Donc, qu'est-ce que Bergen? Avant tout, c'est beau. Ca peut paraître simplet de dire ça d'un coup, mais c'est le premier constat qu'on se fait. C'est vraiment beau. Les fjords, la ville, les collines aux alentours, les petites maisons de couleur... Le premier jour ça m'a frappé et ça continue de le faire. Rentrer par le tramway à deux heures du matin et voir la colline illuminée de centaines de petits points jaunes m'étonne toujours. Et en plein jour c'est tout aussi beau. Escalader une "montagne" (400m-600m) est pas toujours facile, mais la vue vaut carrément le coup. On a l'impression d'être seul au monde. Je vous dis pas l'impression qu'on du avoir certains de mes amis quand ils ont escaladé la montagne la plus haute de Norvège (2500m). Bref, ici c'est mignon, c'est joli, c'est agréable, on a l'impression d'être un peu seul au monde. Seul défaut: la pluie, beaucoup d'averses et un peu de brume, mais on apprend à l'ignorer et à vivre avec. On peut rentrer dans le discours "symbiose avec la nature etc." assez facilement, mais c'est loin d'être sauvage pour autant. Bergen a du caractère, et bien des secrets à révéler.

Le problème de la ville est peut être sa taille. On en fait assez vite le tour. Il y a toujours une rue à découvrir, un point de vue à aller voir, mais on sait vite où aller. Il faut donc chercher les recoins, les rues étroites, les maisons cachées, et on se rend compte que ça vaut encore plus le coup. Surtout la nuit. Certes, je préfère des villes géantes où je ne sais plus qui je suis, mais ce système là reste très bien aussi.

Qui sont les norvégiens? Avant tout, ils sont assez divers. Bien évidemment le blond est très présent, mais les bruns ne sont pas en reste. En revanche ils ont presque tous les yeux bleus. Les norvégiennes sont en général assez grandes, souvent (très) jolies, autant brunes que blondes, même si on trouve du thon de compétition. Voila pour la description physique.
Sur un plan culturel, les norvégiens sont des gens assez froids, les rapports sont assez formels aux premiers abords. Ici, le contexte est essentiel. Un verre à la main on peut dire ce qu'on veut, mais sans ça, on reste assez superficiel. Il y a des choses qu'on ne fait pas. Néanmoins, ils restent toujours cordiaux et même assez sympathique quand on prend la peine de leur parler un peu plus. Ils parlent tous un excellent anglais, à l'exception d'une de mes profs, ce qui est handicapant. On m'a dit que les norvégiens étaient très nationalistes, mais je dois avouer que je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'en rendre compte pour le moment.
Autre chose qui a son importance: tous les jeunes norvégiens ont la Chlamydia (autre petit lien wikipedia), une charmante maladie vénérienne, pour la simple et bonne raison qu'ils ne se protègent pas. Ils se passent donc tous la bactérie et ont l'air de complétement s'en foutre. D'ailleurs, si vous n'avez pas couché avec un étranger on ne vous contrôlera jamais pour le SIDA, parce que ça n'existe pas en Norvège. Ca parait être une blague, mais ça ne l'est pas. Les filles utilisent bien évidemment la pilule, mais on trouve aussi pas mal de norvégiennes de 20-24 ans avec déjà un ou deux gosses, et souvent elles ont abandonné le/les pères. Elles vivent grâce aux allocs qui sont assez conséquentes.

Ce qui me permet de faire une transition sur le modèle de la sociale-démocratie à la norvégienne. Je vais éviter de vous faire un cours, car ça n'a aucun intérêt, mais il faut comprendre qu'ici il y a une autre mentalité. La confiance et la solidarité ne sont pas des vains mots, et quand on sait que tous les étudiants norvégiens, quels que soient les revenus de leurs parents, sont éligibles pour les bourses d'Etat, ou qu'un prêt étudiant peut facilement atteindre 10 000€, on se rend compte que c'est autre chose. La santé est complétement gratuite une fois que vous avez dépassé une certaine franchise (200€ par an tout de même). Nos amies norvégiennes qui vivent grâce aux allocs parce qu'elles ont des enfants touchent une somme assez conséquente et peuvent donc arrêter d'étudier ou de travailler, sans pour autant renoncer à un niveau de vie élevé. Cela est possible, pour plusieurs raisons, avant tout la mentalité qui est foncièrement différente du reste de l'Europe. Mais aussi parce qu'ils sont très peu. C'est un peu simpliste de dire ça, mais c'est vrai. Je pense sincèrement que le système est exportable mais avec 65 millions d'habitant c'est tout de suite plus compliqué, malheureusement.
Le corollaire de ce système, c'est un Etat hyper paternaliste. L'alcool ne se vend que dans des magasins d'Etat, pas après 18 heures (15h le samedi), les amendes sont très élevées pour tout délit, et contrevenir à la loi est vu comme quelque chose d'extrêmement grave. Pour résumer très grossièrement, c'est plus d'égalité pour moins de liberté.

Maintenant, quelles sont les conséquences pour les étudiants étrangers? Vu que les salaires sont très élevés ici, les prix le sont eux aussi (voir la courbe de je ne sais plus quoi en économie). Si pour les norvégiens ça ne pose aucun problème, car ils ont de forts revenus avec le pétrole, la pêche, les services et autre, pour un étudiant Erasmus, ça fait mal. Voila quelques prix de denrées essentielles pour qu'on se fasse une idée:

12€ le Mcdo, 31€ la pire bouteille d'alcool fort, 17€ la bouteille de vin, 9€ la pinte, 3€ la bouteille de lait, 10€ la pizza surgelé, 15€ le camembert...

C'est ici le principal défaut de la Norvège. Pour survivre il y a plusieurs méthodes:

-faire sa propre bière (23 litres pour 18€), c'est pas de la Chimay ou de la Karmé, mais ça se boit. La méthode est très simple, il faut mélanger un produit avec de l'eau, du sucre, laisser fermenter, transvaser dans des bouteilles, attendre, puis consommer. On peut aussi faire son vin.

-voler des pintes. Vu le prix de la pinte on comprend vite qu'on ne va pas en payer beaucoup. Coup de chance, dans ce pays on fait confiance et les norvégiens laissent souvent leur bière, pleine ou à moitié, un peu partout dans les bars sans surveillance. C'est là que frappent les Erasmus. Certainement pas très honnête, mais bon...

-Le système du "pant". Pour faire simple: à chaque achat de bouteilles/canettes vous payez quelques couronnes en plus (1€=8kr pour info), le fameux "pant". Mais si vous ramenez les bouteilles vides, vous récupérez cet argent. Il s'agit donc de récupérer celles qui trainent et de les ramener, ce qui permet assez vite de gagner un peu d'argent. Ca fait un peu clodo, et pour cause, l'essentiel des quelques SDF de Norvège le font. Eh oui, il y a bien des SDF dans ce merveilleux pays, et on se rend compte de la difficulté que ça doit être.

-Trouver un taff: pas forcément facile vu les démarches à faire, mais c'est en bonne voie.

Il y a donc des moyens d'éviter ce coût de la vie trop cher, et les étudiants sont devenus experts là dedans.

Je vais finir avec un petit paragraphe sur la nourriture:
Ici il faut faire une croix sur tout ce qui est fromage et viande. Imaginez mon déchirement. Un an sans fromage de chèvre ça va être dur. Pour la viande, il faut laisser tomber aussi, soit c'est dégueulasse soit ça coûte une fortune. J'ai goûté la viande de baleine, c'est vraiment bon cru, mais cuit ça ne vaut pas le coût (jdm inside). Niveau spécialités on a des beignets de poisson qui se laissent vraiment manger, et on fait des pâtes et du riz, sans grand chose pour accompagner. Ils ont aussi une vision différente du kebab ici. Il s'agit systématiquement d'une galette, mais avec une viande assez étrange qui n'a rien à voir avec du kebab et il n'y a que 3 ou 4 sauces différentes. Quand au saumon, ne croyez pas qu'il est moins cher ici, au contraire il l'est bien plus, mais c'est exquis.

Voila donc un petit aperçu de la Norvège, dans le prochain article je parlerais de la nuit bergenoise.

mercredi 1 septembre 2010

Faut bien commencer

Bon, bah si tout le monde le fait, pourquoi pas moi. Voila la raison principale de ce blog, qui restera sûrement dans les limbes du net. Mais en voyant les blogs de divers de mes camarades paliens (je balancerais les liens pour leur faire de la pub à la fin), je me suis dit, pourquoi pas.

Ma dernière expérience au niveau blog m'avait valu des railleries constantes de mon équipe de rugby, mais bon, c'est plus comme si ça pouvait m'atteindre désormais. Ils sont loin. Dans une sorte de passé qui parait bien plus lointain maintenant. Et s'ils lisent et se moquent, je dois avouer que je m'en fous un peu, j'aurais d'ailleurs sûrement dû réagir comme ça avant...

Ça fait maintenant un mois que je suis à Bergen, en Norvège, pour ma 3A à Sciences Po Lille. Un mois où il s'est passé beaucoup de chose.

Déjà, le départ. Deux semaines avant je vais voir ma famille dans les landes pour 3 jours, et là je me rends compte que je vais vraiment partir. Déprime de deux jours, puis juste après excitation totale, je veux y être, je veux le faire, et mieux vaut y entrer à fond. Les préparatifs auront été étrange. Nuit blanche avant de partir, plus pour geeker que pour se préparer. 3 heures avant de partir ma valise n'est pas faite. Je ne sais pas quoi prendre et je m'en fous. Puis sous les cris de mon père je fais tout en 20 minute et il faut déjà partir. Adieu étrange, comme si on allait se revoir dans 10 jours.

Arrivée à Bergen, on (Vianney et moi) se rend compte tout de suite que c'est super joli. Première chose qui m'a frappé. Rolux et Quentin (deux 4A qui avaient été à Bergen et m'avaient tout raconté, on reparlera d'eux un peu plus loin) m'avait parlé de plein de choses, mais pas de ça. Surprise et on commence à prendre une rue qui monte, bien trop à mon goût, pour recevoir sa clé. On obtient les chambres qu'on veut, et il est temps de partir à Fantoft. Fantoft. Un mot un peu barbare, c'est sûr, mais qui désigne simplement une résidence universitaire, 1300 étudiants (et pas mal de familles aussi), dans des bâtiments assez laids, avec un confort correct et où on sent que le tout est chargé d'histoires diverses. Bref, tu poses ta valise et allez, on décide de bouger.

S'en suit la rencontre avec des colocataires, des gens d'autres étages. Chacun son pays, son histoire, sa vie, sa personnalité. Ca accroche en général, mais tout reste timide. Première journée bizarre. S'en suivent plein de journées géniales, avec des excursions en montagne, des ballades en ville, des soirées sympa... bref ça s'installe et tout se passe bien, pas besoin d'aller plus en détail pour le moment.

Mais un manque. Un manque terrible. Dès que je vois un de mes camarades parti loin (Hong Kong, Chili, Argentine), je ne peux m'empêcher d'avoir ce putain de pincement au coeur. La Norvège c'est cool, c'est tout ce que tu veux, mais c'est près. Putain de près. C'est pas une révolution culturelle. C'est pas cette putain d'Amérique du Sud où je sais que j'irais après, où je dois aller. Donc on se cache derrière ça, on l'oublie, mais ça revient. C'est le travail le plus dur à faire, se dire que bordel, c'est une chance qu'on doit la saisir sinon on passe à côté de son Erasmus. Que oui, t'es pas là où tu veux, mais si tu te plains tu fais honte à ceux qui rêvaient de la Norvège. T'as sûrement pris la place de quelqu'un d'autre toi même. Alors enjoy ou crève.
C'est un peu ça qui plane en ce moment. Ca partira, sûrement, mais à moi de le combattre.

Deuxième problème: le fantasme. Quentin et Rolux, quand ils parlent de Bergen tu as des étoiles dans les yeux, du rêve absolu. C'est the place to be. Ce qui provoque à mon arrivée une envie de faire les mêmes choses, de les dépasser. Ca provoque le fait de me foutre à poil sur une base quasi quotidienne pendant une ou deux semaine. Puis de vouloir plus de folie. Et finalement l'étincelle: Oui tu peux te foutre à poil, oui tu peux faire le con, mais parce que tu en as envie, pas parce qu'ils l'ont fait. Et ça, c'est le premier truc que j'ai réalisé. Arrête de fantasmer, et fait tes trucs. A partir de là, j'ai continué à me foutre à poil, mais pas parce qu'une pression imaginaire l'obligeait, juste parce que foncièrement je trouvais ça marrant. A partir de là ça va. Je me suis calmé bien sûr (la rumeur du français tout nu s'est vite répandue), mais maintenant je sais que je ferais mes trucs. Que je ferais sûrement des choses déjà faites par Quentin et Rolux, mais parce que j'en ai envie.


Bref, tout va bien à Bergen, mais tout ne va pas très bien. Il me manque de la folie encore. Il me manque des gens qui se lâchent plus, plus de soirées où on boit. Ca va venir. Je fabrique ma propre bière et on vole de la tise dans les clubs. Pas très honorable mais le coût de la vie est juste hallucinant. Il s'agit de survie dans un sens, survie alcoolique, mais survie tout de même. La vie s'installe et tout ce que t'a fait avant s'évanouit quand même, dans un passé lointain. Ce fameux passé lointain. Ca fait qu'un mois et t'as l'impression que ça fait bien plus.



Je suis déjà trop long, je m'arrête donc maintenant. Un dernier mot: le titre du blog est slettebakken parce que c'est la station avant Fantoft et qu'en hollandais c'est visiblement une insulte sacrément sale. Et ouais j'écris mal et je fais des fautes.

Voila les blogs de mes camarades et amis, bonne lecture:

Le blog de Benjamin, à Mendoza (Argentine)

http://vivir-en-los-andes.blogspot.com/

Le blog de Vadim à Montréal, Pierre à Shanghai et Ibtissame à New York

http://eastcoasts.blogspot.com/

Le blog de Tudy, au Chili

http://un-frances-a-valparaiso.blogspot.com/