mercredi 22 septembre 2010

En toge dans le froid, on tombe malade

Un petit update me semblait nécessaire après 10 jours d'absence. Je me doute que les foules en délires que vous êtes n'attendent que ça.

Avant tout je ne puis qu'être très content vu que le "manque de folie" que j'invoquais avant semble n'être plus qu'un mauvais souvenir, mes camarades fantoftiens ont l'air d'avoir lâché les chevaux, et de se laisser enfin aller. La nudité reste encore un obstacle, mais je ne désespère pas, et puis au pire je m'en fous. Les soirées s'enchaînent et on a fait vendredi dernier une "toga party" où une bonne moitié des gens au " Klubb Fantoft" ont joué le jeu, se retrouvant à danser comme des cons en toge. Le chaud-froid m'a filé la crève, mais je ne regrette absolument pas. Mon regret de ne pas partir loin s'en va lui aussi, parce que j'ai le temps pour le faire, et qu'ici, si on se donne la peine, ça vaut vraiment le coup!

Demain je vais ENFIN faire mon premier voyage. Expédition de deux jours avec un cours, je ne sais pas très bien (Hardanger est le nom barbare de l'endroit) où on va, mais je crois que c'est beau. Enfin bref, je bouge enfin, et je dois avouer que ça me fait du bien. Je suis là pour découvrir un pays, pas rester dans ma chambre ou rester coincé dans une résidence universitaire. La ville je commence à bien la connaitre, mais découvrir autre chose est toujours très excitant.

Parlons un peu des cours et aussi de la vision des études pour les norvégiens. En ce qui me concerne j'ai 3 cours et entre 10h et 14h de cours dont 12 optionnelles...

On commence avec le top du top:

-Scandinavian Politics, cours à la base fait pour les Erasmus, qui pourrait être passionnant pour s'initier à la politique de ces pays qu'on encense tellement de ce côté là. Bah c'est raté. La prof ressemble à une junkie en manque d'un fix d'héroïne, ou à une vieille pute délavée (au choix, selon les impressions de chacun). Le pire étant qu'elle parle anglais avec beaucoup de difficultés, pratiques pour  un cours spécial Erasmus. En plus d'être une feignasse absolue qui limite ses cours un maximum elle ne dit rien d'intéressant, mais vraiment rien. Je veux bien avoir manqué quelques cours, personne ne m'a dit que j'avais raté une grande performance, et apparemment tout le monde va sécher à l'avenir...

Puis on a:

-Scandinavian Areas Studies. Autre cours pour découvrir la Scandinavie, du côté géographique cette fois-ci. C'est pas mal du tout, surtout que je me destinais à être géographe il y a de ça seulement un an et demi. C'est assez basique, mais le côté fun est qu'on a des excursions et que l'évaluation est une grosse blague. La prof a le charisme d'une tong en solde, mais bon, c'est pas non plus désagréable.

Finalement:

-Democracy and Democratization: j'ai pris ce cours sans en avoir besoin, alors que le sujet me gonfle, mais le prof, malgré des yeux hyper chelous, est charismatique et rend bien vivant le sujet. Après, le niveau n'est pas fou, et on n'est pas vraiment largué. Le souci est que le prof sous-note tout le monde et que la moitié des étudiants (dont des norvégiens), ne réussissent pas l'exam...

Je suis pas en Erasmus pour les cours, je manque les 3/4 mais ça reste quand même un truc "important". Ce qui est intéressant c'est surtout la manière dont les norvégiens voient les études.

Le système est tel qu'on a des "lectures" (amphi) et des "séminars" (TD/Conférences de méthodes), donc rien d'étonnant, mais le seminars c'est un peu différent de ce qu'on trouve à Sciences Po. Le prof ne dit rien du tout, et refuse presque de parler et veux que ce soit nous qui discutions des lectures (que les 3/4 du temps personne n'a lu). Le prof (un étudiant en général), n'est là que pour guider, donner des précisions etc. On encourage donc la participation, la discussion etc. En revanche quand ils commencent à poser des questions pour des minis exposés, on ne comprend plus rien. La manière dont la question est posée est complétement tordue et difficile à comprendre, quand la question en soi n'est pas si dure. Un exemple:

"In what manner can one interpret Dahl’s Polyarchy as moving beyond a narrow, procedural conception of democracy and towards a more substantive conception of democracy?"

Enfin bref en gros, c'est le développement personnel qui importe. Tout au long de leurs études on encourage les norvégiens à prendre des activités extra-scolaires, à arranger leurs cours un peu comme ils veulent... Être étudiant ne veut pas dire: tu dois m'écouter et ton avis ne compte pas, prend ça Villalba.

Une méthode qui serait donc plutôt bien si elle était exportée, mais je dois avouer que le côté "le monde il est beau, il est gentil, l'être humain c'est génial" a des côtés assez énervants. Je suis sûrement trop cynique, mais il y a un côté un peu emmerdant dans tout ça, un côté un peu trop lisse. Je parles plutôt de la société en générale que des cours en eux même. Surtout que finalement, ils ont les mêmes débats que nous, et les fermiers/pêcheurs des îles votent à droite, sont racistes et n'aiment pas les gens du continent qui sont des hippies pour eux. Bref, un pays normal somme toute. J'exagère bien sûr, mais le portrait superbe qu'on nous fait en France, mérite d'être recadré, et de voir qu'à l'échelle locale, il y a des failles dans le système.

Pour résumer, tout va bien dans le meilleur des mondes au pays du saumon, et ça ne va que s'améliorer.

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