mercredi 22 septembre 2010

En toge dans le froid, on tombe malade

Un petit update me semblait nécessaire après 10 jours d'absence. Je me doute que les foules en délires que vous êtes n'attendent que ça.

Avant tout je ne puis qu'être très content vu que le "manque de folie" que j'invoquais avant semble n'être plus qu'un mauvais souvenir, mes camarades fantoftiens ont l'air d'avoir lâché les chevaux, et de se laisser enfin aller. La nudité reste encore un obstacle, mais je ne désespère pas, et puis au pire je m'en fous. Les soirées s'enchaînent et on a fait vendredi dernier une "toga party" où une bonne moitié des gens au " Klubb Fantoft" ont joué le jeu, se retrouvant à danser comme des cons en toge. Le chaud-froid m'a filé la crève, mais je ne regrette absolument pas. Mon regret de ne pas partir loin s'en va lui aussi, parce que j'ai le temps pour le faire, et qu'ici, si on se donne la peine, ça vaut vraiment le coup!

Demain je vais ENFIN faire mon premier voyage. Expédition de deux jours avec un cours, je ne sais pas très bien (Hardanger est le nom barbare de l'endroit) où on va, mais je crois que c'est beau. Enfin bref, je bouge enfin, et je dois avouer que ça me fait du bien. Je suis là pour découvrir un pays, pas rester dans ma chambre ou rester coincé dans une résidence universitaire. La ville je commence à bien la connaitre, mais découvrir autre chose est toujours très excitant.

Parlons un peu des cours et aussi de la vision des études pour les norvégiens. En ce qui me concerne j'ai 3 cours et entre 10h et 14h de cours dont 12 optionnelles...

On commence avec le top du top:

-Scandinavian Politics, cours à la base fait pour les Erasmus, qui pourrait être passionnant pour s'initier à la politique de ces pays qu'on encense tellement de ce côté là. Bah c'est raté. La prof ressemble à une junkie en manque d'un fix d'héroïne, ou à une vieille pute délavée (au choix, selon les impressions de chacun). Le pire étant qu'elle parle anglais avec beaucoup de difficultés, pratiques pour  un cours spécial Erasmus. En plus d'être une feignasse absolue qui limite ses cours un maximum elle ne dit rien d'intéressant, mais vraiment rien. Je veux bien avoir manqué quelques cours, personne ne m'a dit que j'avais raté une grande performance, et apparemment tout le monde va sécher à l'avenir...

Puis on a:

-Scandinavian Areas Studies. Autre cours pour découvrir la Scandinavie, du côté géographique cette fois-ci. C'est pas mal du tout, surtout que je me destinais à être géographe il y a de ça seulement un an et demi. C'est assez basique, mais le côté fun est qu'on a des excursions et que l'évaluation est une grosse blague. La prof a le charisme d'une tong en solde, mais bon, c'est pas non plus désagréable.

Finalement:

-Democracy and Democratization: j'ai pris ce cours sans en avoir besoin, alors que le sujet me gonfle, mais le prof, malgré des yeux hyper chelous, est charismatique et rend bien vivant le sujet. Après, le niveau n'est pas fou, et on n'est pas vraiment largué. Le souci est que le prof sous-note tout le monde et que la moitié des étudiants (dont des norvégiens), ne réussissent pas l'exam...

Je suis pas en Erasmus pour les cours, je manque les 3/4 mais ça reste quand même un truc "important". Ce qui est intéressant c'est surtout la manière dont les norvégiens voient les études.

Le système est tel qu'on a des "lectures" (amphi) et des "séminars" (TD/Conférences de méthodes), donc rien d'étonnant, mais le seminars c'est un peu différent de ce qu'on trouve à Sciences Po. Le prof ne dit rien du tout, et refuse presque de parler et veux que ce soit nous qui discutions des lectures (que les 3/4 du temps personne n'a lu). Le prof (un étudiant en général), n'est là que pour guider, donner des précisions etc. On encourage donc la participation, la discussion etc. En revanche quand ils commencent à poser des questions pour des minis exposés, on ne comprend plus rien. La manière dont la question est posée est complétement tordue et difficile à comprendre, quand la question en soi n'est pas si dure. Un exemple:

"In what manner can one interpret Dahl’s Polyarchy as moving beyond a narrow, procedural conception of democracy and towards a more substantive conception of democracy?"

Enfin bref en gros, c'est le développement personnel qui importe. Tout au long de leurs études on encourage les norvégiens à prendre des activités extra-scolaires, à arranger leurs cours un peu comme ils veulent... Être étudiant ne veut pas dire: tu dois m'écouter et ton avis ne compte pas, prend ça Villalba.

Une méthode qui serait donc plutôt bien si elle était exportée, mais je dois avouer que le côté "le monde il est beau, il est gentil, l'être humain c'est génial" a des côtés assez énervants. Je suis sûrement trop cynique, mais il y a un côté un peu emmerdant dans tout ça, un côté un peu trop lisse. Je parles plutôt de la société en générale que des cours en eux même. Surtout que finalement, ils ont les mêmes débats que nous, et les fermiers/pêcheurs des îles votent à droite, sont racistes et n'aiment pas les gens du continent qui sont des hippies pour eux. Bref, un pays normal somme toute. J'exagère bien sûr, mais le portrait superbe qu'on nous fait en France, mérite d'être recadré, et de voir qu'à l'échelle locale, il y a des failles dans le système.

Pour résumer, tout va bien dans le meilleur des mondes au pays du saumon, et ça ne va que s'améliorer.

dimanche 12 septembre 2010

Waka Waka=Caca

Désolé pour la facilité du titre de l'article...

Comme promis, un petit topo sur la nuit bergenoise. Autant d'un point de vue personnel que des habitudes des norvégiennes.

On commence avec les norvégiens, et on va dire que ça diffère pas mal de nos habitudes en France. Déjà la notion d'alcool social n'existe pas. Ici chacun apporte sa bouteille, et la garde toute la soirée. Chacun reste dans son coin, tise, se met grave cher et ensuite, bah il n'y a pas forcément de ensuite. C'est l'espèce de double visage de cette société. Les norvégiens ont l'air très propres sur soi, mais le vendredi et le samedi ils se mettent cher. Vraiment cher. Le seul souci c'est que c'est pas aussi festif que nos soirées. Déjà parce que le partage y est exclu, et qu'en plus le but est juste de s'abrutir. Ils vont finir par terre, mais il n'y aura pas forcément le côté sympa et convivial que l'on recherche. Les gens font ce qu'ils veulent, je vais pas juger la manière dont les gens boivent, mais on a vraiment l'impression que c'est une sorte de contrainte sociale là encore, qu'il faut se mettre cher, qu'il faut finir comme ça, parce que c'est comme ça. Tu ne bois pas pour te marrer mais pour boire. Je suis pas allé à des soirées spécialement norvégiennes, mais ça a pas l'air forcément super fun, du point de vue français du moins, surtout d'après ce que des norvégiens m'ont raconté. Je vais pas faire d'analyse à deux balles, mais c'est un peu le côté: on sort de notre société soit disant parfaite par ce motif. D'ailleurs, comme je l'ai dit précédemment, un verre à la main on peut dire des choses qu'on ne peut pas dire autrement, l'alcool est vu comme une manière de contourner l'interdit, et non pas comme un moyen de faire la fête, enfin au sens latin on va dire.  Ca rend leur manière de boire un peu triste, mais bon après tout chacun fait ce qu'il veut. Il ne faut pas forcément généraliser non plus, et certains ont l'air quand même plus fun que d'autres, et j'espère bien aussi en rencontrer plus.

Ce qui devient plus embêtant c'est que les norvégiens ne connaissent que 4 chansons. En boîte il n'y a que 4 putains de chansons (enfin, on se comprend). Et si les premières fois elles sont sympa, ça devient très très vite chiant. Ces 4 titres sont: Waka Waka (la chanson la plus populaire de Norvège, 4-5 fois par soir minimum), L'americano (une espèce de remix techno d'une chanson qui se veut chantée avec un accent italien à la con), et quelques autres titres dont je ne connais pas le nom. Le pire c'est que les norvégiens en redemandent. Enfin bon, je vais pas faire mon aigri ou mon ayatollah de la musique, quand tu veux danser tu te poses pas tant de questions que ça. Et puis on peut trouver quelques bars sympa qui décident de passer autre chose si on cherche bien.

Je ne vais pas vous raconter mes soirées en détail, car ça n'a aucun intérêt, mais disons que certaines habitudes sont déjà prises. Mais avant ça il faut faire un petit topo sur Fantoft. Fantoft c'est la résidence étudiante de Bergen. Il y en a bien d'autres, mais à Fantoft on est 1300 dont au moins 1000 étudiants d'un peu partout. Deux bâtiments sont les plus festifs: le C et le D (je suis dans le D), parce que le système y est ainsi: chaque étage est composé d'une cuisine partagée par 8 personnes. Donc on vit tous très près, et les fêtes dans les cuisines sont nombreuses, avec une ambiance toujours sympa. Ensuite on va au centre de la ville (à 20 minutes en tram de Fantoft). Là plusieurs boîtes/bars sont possibles, en fonction de ce qu'on recherche, un peu comme dans chaque ville du monde quoi, donc pas besoin de détailler plus que ça je pense. Il faut repérer les bons plans en sachant que certains soirs c'est moins cher dans un bar, ou que si tu ramènes un citron le mojito est moitié prix (sachant que l'on trouve des citrons disposés partout dans le bar en question, je vous laisse deviner d'où viennent ceux que l'on apporte...) etc. En revanche le plan: 17€ ta bouteille de vin dégueulasse le mardi que tout le monde au début trouvait génial, m'a vite paru être une arnaque, même pour ici, et on l'a vite abandonné. En général le vendredi on reste au "Klubb Fantoft", la boite de la nuit de la résidence qui pratique des prix corrects et qui de toute façon passe la même musique que partout ailleurs.

C'est assez étrange de voir que l'on a déjà des habitudes, après seulement un mois et quelques de vie dans un nouveau pays. J'ai l'impression d'avoir vécu bien plus, et que l'adaptation a été très rapide. Et c'est un peu ce que disait un de mes camarades, Vadim à propos de Montréal: "sans déconner, j'ai fait 5000 bornes pour ça?" (3000 dans mon cas). L'inquiétude que j'avais au début s'est dissipée, et je suis convaincu que tout va bien se passer, que je peux passer l'année dont j'ai envie, mais ça n'est pas le changement si absolu que j'espérais. Peut être que justement c'est un avantage.

La folie et l'ambiance que je recherchais manquent encore un peu, mais ça se passe quand même très bien au fur et à mesure qu'on se connait et ça peut vite partir en n'importe quoi souvent. Le danger est de rester pépère dans sa chambre, et je pense que ça nous arrive un peu trop. D'après les discussions que j'ai pu avoir, tout le monde voudrait faire plus, mais chacun hésite encore un peu.

Bref, je ne vais apprendre à personne comment c'est l'Erasmus, vous n'avez pas besoin de moi pour ça, mais disons que Bergen sait être une ville fun, qu'on peut vraiment s'y éclater si on le veut et que la 3A est vraiment un truc génial (fallait bien trouver une conclusion...)

dimanche 5 septembre 2010

Mais au fait, la Norvège, c'est comment?

Je répare ici un oubli avant tout:

Voila le blog de plusieurs de mes camarades de Sciences-Po très vexés que je n'ai pas mis le lien dans mon article précédent (vous trouverez Elsa, Ibtissame, Léa, David, Adélaïde, Louise et d'autres qui sont un peu partout):

http://murf-overseas.blogspot.com/

Erreur réparée.


Bon, dans mon post précédent je vous ai parlé de mes états d'âme et je me doute que c'est pas hyper passionnant, donc ici on va parler de ce que c'est que la Norvège. Je vais vous épargner les données de base, il y a la page wikipedia pour ça (ici, et je suis super sympa je vous file l'adresse)
Retenons tout de même une info importante: 4,8 millions d'habitant, ce qui fait de Bergen avec ses 253 000 habitants la deuxième ville du pays. Ca permet aussi de relativiser la social-démocratie, parce qu'avec aussi peu de monde, c'est tout de suite plus facile, mais on y reviendra.

Donc, qu'est-ce que Bergen? Avant tout, c'est beau. Ca peut paraître simplet de dire ça d'un coup, mais c'est le premier constat qu'on se fait. C'est vraiment beau. Les fjords, la ville, les collines aux alentours, les petites maisons de couleur... Le premier jour ça m'a frappé et ça continue de le faire. Rentrer par le tramway à deux heures du matin et voir la colline illuminée de centaines de petits points jaunes m'étonne toujours. Et en plein jour c'est tout aussi beau. Escalader une "montagne" (400m-600m) est pas toujours facile, mais la vue vaut carrément le coup. On a l'impression d'être seul au monde. Je vous dis pas l'impression qu'on du avoir certains de mes amis quand ils ont escaladé la montagne la plus haute de Norvège (2500m). Bref, ici c'est mignon, c'est joli, c'est agréable, on a l'impression d'être un peu seul au monde. Seul défaut: la pluie, beaucoup d'averses et un peu de brume, mais on apprend à l'ignorer et à vivre avec. On peut rentrer dans le discours "symbiose avec la nature etc." assez facilement, mais c'est loin d'être sauvage pour autant. Bergen a du caractère, et bien des secrets à révéler.

Le problème de la ville est peut être sa taille. On en fait assez vite le tour. Il y a toujours une rue à découvrir, un point de vue à aller voir, mais on sait vite où aller. Il faut donc chercher les recoins, les rues étroites, les maisons cachées, et on se rend compte que ça vaut encore plus le coup. Surtout la nuit. Certes, je préfère des villes géantes où je ne sais plus qui je suis, mais ce système là reste très bien aussi.

Qui sont les norvégiens? Avant tout, ils sont assez divers. Bien évidemment le blond est très présent, mais les bruns ne sont pas en reste. En revanche ils ont presque tous les yeux bleus. Les norvégiennes sont en général assez grandes, souvent (très) jolies, autant brunes que blondes, même si on trouve du thon de compétition. Voila pour la description physique.
Sur un plan culturel, les norvégiens sont des gens assez froids, les rapports sont assez formels aux premiers abords. Ici, le contexte est essentiel. Un verre à la main on peut dire ce qu'on veut, mais sans ça, on reste assez superficiel. Il y a des choses qu'on ne fait pas. Néanmoins, ils restent toujours cordiaux et même assez sympathique quand on prend la peine de leur parler un peu plus. Ils parlent tous un excellent anglais, à l'exception d'une de mes profs, ce qui est handicapant. On m'a dit que les norvégiens étaient très nationalistes, mais je dois avouer que je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'en rendre compte pour le moment.
Autre chose qui a son importance: tous les jeunes norvégiens ont la Chlamydia (autre petit lien wikipedia), une charmante maladie vénérienne, pour la simple et bonne raison qu'ils ne se protègent pas. Ils se passent donc tous la bactérie et ont l'air de complétement s'en foutre. D'ailleurs, si vous n'avez pas couché avec un étranger on ne vous contrôlera jamais pour le SIDA, parce que ça n'existe pas en Norvège. Ca parait être une blague, mais ça ne l'est pas. Les filles utilisent bien évidemment la pilule, mais on trouve aussi pas mal de norvégiennes de 20-24 ans avec déjà un ou deux gosses, et souvent elles ont abandonné le/les pères. Elles vivent grâce aux allocs qui sont assez conséquentes.

Ce qui me permet de faire une transition sur le modèle de la sociale-démocratie à la norvégienne. Je vais éviter de vous faire un cours, car ça n'a aucun intérêt, mais il faut comprendre qu'ici il y a une autre mentalité. La confiance et la solidarité ne sont pas des vains mots, et quand on sait que tous les étudiants norvégiens, quels que soient les revenus de leurs parents, sont éligibles pour les bourses d'Etat, ou qu'un prêt étudiant peut facilement atteindre 10 000€, on se rend compte que c'est autre chose. La santé est complétement gratuite une fois que vous avez dépassé une certaine franchise (200€ par an tout de même). Nos amies norvégiennes qui vivent grâce aux allocs parce qu'elles ont des enfants touchent une somme assez conséquente et peuvent donc arrêter d'étudier ou de travailler, sans pour autant renoncer à un niveau de vie élevé. Cela est possible, pour plusieurs raisons, avant tout la mentalité qui est foncièrement différente du reste de l'Europe. Mais aussi parce qu'ils sont très peu. C'est un peu simpliste de dire ça, mais c'est vrai. Je pense sincèrement que le système est exportable mais avec 65 millions d'habitant c'est tout de suite plus compliqué, malheureusement.
Le corollaire de ce système, c'est un Etat hyper paternaliste. L'alcool ne se vend que dans des magasins d'Etat, pas après 18 heures (15h le samedi), les amendes sont très élevées pour tout délit, et contrevenir à la loi est vu comme quelque chose d'extrêmement grave. Pour résumer très grossièrement, c'est plus d'égalité pour moins de liberté.

Maintenant, quelles sont les conséquences pour les étudiants étrangers? Vu que les salaires sont très élevés ici, les prix le sont eux aussi (voir la courbe de je ne sais plus quoi en économie). Si pour les norvégiens ça ne pose aucun problème, car ils ont de forts revenus avec le pétrole, la pêche, les services et autre, pour un étudiant Erasmus, ça fait mal. Voila quelques prix de denrées essentielles pour qu'on se fasse une idée:

12€ le Mcdo, 31€ la pire bouteille d'alcool fort, 17€ la bouteille de vin, 9€ la pinte, 3€ la bouteille de lait, 10€ la pizza surgelé, 15€ le camembert...

C'est ici le principal défaut de la Norvège. Pour survivre il y a plusieurs méthodes:

-faire sa propre bière (23 litres pour 18€), c'est pas de la Chimay ou de la Karmé, mais ça se boit. La méthode est très simple, il faut mélanger un produit avec de l'eau, du sucre, laisser fermenter, transvaser dans des bouteilles, attendre, puis consommer. On peut aussi faire son vin.

-voler des pintes. Vu le prix de la pinte on comprend vite qu'on ne va pas en payer beaucoup. Coup de chance, dans ce pays on fait confiance et les norvégiens laissent souvent leur bière, pleine ou à moitié, un peu partout dans les bars sans surveillance. C'est là que frappent les Erasmus. Certainement pas très honnête, mais bon...

-Le système du "pant". Pour faire simple: à chaque achat de bouteilles/canettes vous payez quelques couronnes en plus (1€=8kr pour info), le fameux "pant". Mais si vous ramenez les bouteilles vides, vous récupérez cet argent. Il s'agit donc de récupérer celles qui trainent et de les ramener, ce qui permet assez vite de gagner un peu d'argent. Ca fait un peu clodo, et pour cause, l'essentiel des quelques SDF de Norvège le font. Eh oui, il y a bien des SDF dans ce merveilleux pays, et on se rend compte de la difficulté que ça doit être.

-Trouver un taff: pas forcément facile vu les démarches à faire, mais c'est en bonne voie.

Il y a donc des moyens d'éviter ce coût de la vie trop cher, et les étudiants sont devenus experts là dedans.

Je vais finir avec un petit paragraphe sur la nourriture:
Ici il faut faire une croix sur tout ce qui est fromage et viande. Imaginez mon déchirement. Un an sans fromage de chèvre ça va être dur. Pour la viande, il faut laisser tomber aussi, soit c'est dégueulasse soit ça coûte une fortune. J'ai goûté la viande de baleine, c'est vraiment bon cru, mais cuit ça ne vaut pas le coût (jdm inside). Niveau spécialités on a des beignets de poisson qui se laissent vraiment manger, et on fait des pâtes et du riz, sans grand chose pour accompagner. Ils ont aussi une vision différente du kebab ici. Il s'agit systématiquement d'une galette, mais avec une viande assez étrange qui n'a rien à voir avec du kebab et il n'y a que 3 ou 4 sauces différentes. Quand au saumon, ne croyez pas qu'il est moins cher ici, au contraire il l'est bien plus, mais c'est exquis.

Voila donc un petit aperçu de la Norvège, dans le prochain article je parlerais de la nuit bergenoise.

mercredi 1 septembre 2010

Faut bien commencer

Bon, bah si tout le monde le fait, pourquoi pas moi. Voila la raison principale de ce blog, qui restera sûrement dans les limbes du net. Mais en voyant les blogs de divers de mes camarades paliens (je balancerais les liens pour leur faire de la pub à la fin), je me suis dit, pourquoi pas.

Ma dernière expérience au niveau blog m'avait valu des railleries constantes de mon équipe de rugby, mais bon, c'est plus comme si ça pouvait m'atteindre désormais. Ils sont loin. Dans une sorte de passé qui parait bien plus lointain maintenant. Et s'ils lisent et se moquent, je dois avouer que je m'en fous un peu, j'aurais d'ailleurs sûrement dû réagir comme ça avant...

Ça fait maintenant un mois que je suis à Bergen, en Norvège, pour ma 3A à Sciences Po Lille. Un mois où il s'est passé beaucoup de chose.

Déjà, le départ. Deux semaines avant je vais voir ma famille dans les landes pour 3 jours, et là je me rends compte que je vais vraiment partir. Déprime de deux jours, puis juste après excitation totale, je veux y être, je veux le faire, et mieux vaut y entrer à fond. Les préparatifs auront été étrange. Nuit blanche avant de partir, plus pour geeker que pour se préparer. 3 heures avant de partir ma valise n'est pas faite. Je ne sais pas quoi prendre et je m'en fous. Puis sous les cris de mon père je fais tout en 20 minute et il faut déjà partir. Adieu étrange, comme si on allait se revoir dans 10 jours.

Arrivée à Bergen, on (Vianney et moi) se rend compte tout de suite que c'est super joli. Première chose qui m'a frappé. Rolux et Quentin (deux 4A qui avaient été à Bergen et m'avaient tout raconté, on reparlera d'eux un peu plus loin) m'avait parlé de plein de choses, mais pas de ça. Surprise et on commence à prendre une rue qui monte, bien trop à mon goût, pour recevoir sa clé. On obtient les chambres qu'on veut, et il est temps de partir à Fantoft. Fantoft. Un mot un peu barbare, c'est sûr, mais qui désigne simplement une résidence universitaire, 1300 étudiants (et pas mal de familles aussi), dans des bâtiments assez laids, avec un confort correct et où on sent que le tout est chargé d'histoires diverses. Bref, tu poses ta valise et allez, on décide de bouger.

S'en suit la rencontre avec des colocataires, des gens d'autres étages. Chacun son pays, son histoire, sa vie, sa personnalité. Ca accroche en général, mais tout reste timide. Première journée bizarre. S'en suivent plein de journées géniales, avec des excursions en montagne, des ballades en ville, des soirées sympa... bref ça s'installe et tout se passe bien, pas besoin d'aller plus en détail pour le moment.

Mais un manque. Un manque terrible. Dès que je vois un de mes camarades parti loin (Hong Kong, Chili, Argentine), je ne peux m'empêcher d'avoir ce putain de pincement au coeur. La Norvège c'est cool, c'est tout ce que tu veux, mais c'est près. Putain de près. C'est pas une révolution culturelle. C'est pas cette putain d'Amérique du Sud où je sais que j'irais après, où je dois aller. Donc on se cache derrière ça, on l'oublie, mais ça revient. C'est le travail le plus dur à faire, se dire que bordel, c'est une chance qu'on doit la saisir sinon on passe à côté de son Erasmus. Que oui, t'es pas là où tu veux, mais si tu te plains tu fais honte à ceux qui rêvaient de la Norvège. T'as sûrement pris la place de quelqu'un d'autre toi même. Alors enjoy ou crève.
C'est un peu ça qui plane en ce moment. Ca partira, sûrement, mais à moi de le combattre.

Deuxième problème: le fantasme. Quentin et Rolux, quand ils parlent de Bergen tu as des étoiles dans les yeux, du rêve absolu. C'est the place to be. Ce qui provoque à mon arrivée une envie de faire les mêmes choses, de les dépasser. Ca provoque le fait de me foutre à poil sur une base quasi quotidienne pendant une ou deux semaine. Puis de vouloir plus de folie. Et finalement l'étincelle: Oui tu peux te foutre à poil, oui tu peux faire le con, mais parce que tu en as envie, pas parce qu'ils l'ont fait. Et ça, c'est le premier truc que j'ai réalisé. Arrête de fantasmer, et fait tes trucs. A partir de là, j'ai continué à me foutre à poil, mais pas parce qu'une pression imaginaire l'obligeait, juste parce que foncièrement je trouvais ça marrant. A partir de là ça va. Je me suis calmé bien sûr (la rumeur du français tout nu s'est vite répandue), mais maintenant je sais que je ferais mes trucs. Que je ferais sûrement des choses déjà faites par Quentin et Rolux, mais parce que j'en ai envie.


Bref, tout va bien à Bergen, mais tout ne va pas très bien. Il me manque de la folie encore. Il me manque des gens qui se lâchent plus, plus de soirées où on boit. Ca va venir. Je fabrique ma propre bière et on vole de la tise dans les clubs. Pas très honorable mais le coût de la vie est juste hallucinant. Il s'agit de survie dans un sens, survie alcoolique, mais survie tout de même. La vie s'installe et tout ce que t'a fait avant s'évanouit quand même, dans un passé lointain. Ce fameux passé lointain. Ca fait qu'un mois et t'as l'impression que ça fait bien plus.



Je suis déjà trop long, je m'arrête donc maintenant. Un dernier mot: le titre du blog est slettebakken parce que c'est la station avant Fantoft et qu'en hollandais c'est visiblement une insulte sacrément sale. Et ouais j'écris mal et je fais des fautes.

Voila les blogs de mes camarades et amis, bonne lecture:

Le blog de Benjamin, à Mendoza (Argentine)

http://vivir-en-los-andes.blogspot.com/

Le blog de Vadim à Montréal, Pierre à Shanghai et Ibtissame à New York

http://eastcoasts.blogspot.com/

Le blog de Tudy, au Chili

http://un-frances-a-valparaiso.blogspot.com/